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Boulevard Kamputchea Krom
15 mai 2010

Angkor, samedi 15 mai

Le_pitchou_tristouneA Ta promh, entre deux temples envahis de racines de frangipaniers, un petit garçon se tient assis dans l'encadrement d'une antique fenêtre de pierre. Il ne fait rien, ne bouge pas, le regard perdu. Je passe et repasse devant lui. J'aimerais bien le prendre en photo, mais il a l'air tellement triste qu'il m'intimide, ce môme. Je finis par me lancer : "Je peux te prendre en photo ?" Il hoche la tête sans rien dire. Je le cadre, adapte la focale, format portrait / format paysage, hop, hop, hop, je prends deux-trois clichés. Je lui dis merci et, en reculant, me heurte à quelqu'un. Je me retourne. Juste derrière moi, tout un groupe de Japonais est en train de prendre exactement la même photo ! Mêmes visites, mêmes images, mêmes souvenirs : ça s'appelle le tourisme de masse.

J'ai faim, j'ai trop faim ! Cette fois, j'ai prévu le coup et j'entame une "baby-banane" que j'ai amenée avec moi. Par réflexe, je cherche une poubelle pour y jeter l'épluchure. Juste à ce moment, à quelques mètres de mois, débarque une colonie de singes. L'un d'eux s'approche et se met soudain à courir vers moi avec l'air de prendre son élan. Au diable l'écologie ! Je lui balance la peau de banane à la tête... et prend le large. Quand je me retourne, il vient de comprendre qu'il n'y a que la peau. Il la regarde d'un air dépité. Dégoûté, qu'il est ! Hé, hé, hé ! Où se niche la supériorité de l'Homme sur l'animal !!!

Au_bout_de_l_all_eYeam, le tuk-tuk driver qui m'accompagne depuis mon arrivée à Siem Reap, avait bien vu qu'Angkor Vat ne m'avait pas emballée. Je suppose que ça l'avait chagriné parce que le dernier jour, il me propose d'y retourner "mais par un autre chemin". Il me dépose à l'orée d'un bois et me dit de marcher tout droit. D'abord, il n'y a rien que des arbres. Je suis totalement seule. Le silence est impressionnant : un orage se prépare et même les oiseaux se taisent. Soudain, surprise ! Au bout du chemin, les arbres semblent s'écarter et le dôme du grand temple apparaît dans toute sa majesté sur le ciel couleur de plomb. C'est trop beau. Merci Yeam !

A peine arrivée sous les colonnes du temple, la pluie commence à tomber. Quelques grosses gouttes d'abord qui s'écrasent lourdement sur les pierres chaudes. Puis, de plus en plus nombreuses. Bientôt, l'orage explose et des rideaux de pluie s'abattent sur l'immense parvis. Les gens courent dans tous les sens pour rejoindre un abri, le vent fait claquer les bâches des échafaudages et décroche les branches des palmiers. Je pense à Yeam et à son tuk-tuk si léger. J'espère que tout va bien pour lui. Recroquevillée sur l'assise d'une fenêtre, à l'abri derrière les barreaux de pierre, j'observe le déchaînement. Face à un tel ouragan, où est-on mieux protégé que derrière ces murs millénaires ? Sauf que... Un bruit de gargouille se fait soudainement entendre : l'eau s'infiltre de partout ! Les murs ruissellent, l'eau s'écoule dans les couloirs, les flaques grossissent à vue d'oeil. Le vaisseau prend l'eau de toute part !

 

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