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Boulevard Kamputchea Krom
13 mai 2010

Siem Reap, jeudi 13 mai

Les_jardins_de_La_NoriaLa_piscinePhnom Penh/Siem Reap, c'est 300 km "sur une très bonne route refaite il y a peu", disait mon guide. En clair, ça signifie 6 h de trajet bringbalée dans un bus fonçant à tombeaux ouverts et forçant le chemin à grands coups de klaxon toutes les 10 secondes. Les trois premières heures, un écran télé diffuse des clips à la bollywood : chansons sucrées, costumes bigarrés, oeillades en coin et sourires timides sur un semblant de danse khmère.

Une de mes voisines, une dame d'âge mûr, a un truc dans l'oeil. Par dessus l'allée centrale, au milieu des soubresauts du car, je lui applique un collyre. Deux heures plus tard, pendant la pause déjeuner dans une gargote installée très opportunément sur le bord de la route, elle m'invite à sa table. Elle me dit le nom des plats que je répète consciencieusement. Puis, dès que son fils, un jeune homme qui n'ôse pas me regarder, s'éclipse, elle se lance dans un long discours. Evidemment, je ne comprends pas un mot, mais je l'écoute quand-même en souriant. J'aime bien ce moment. De retour dans le bus, j'entame ma conversation avec ma voisine de siège, une jeune fille qui part visiter Angkor avec deux copines. C'est la première fois qu'elle voyage et manifestement, c'est la fête. "D'où tu viens ?" 'De Paris." Ses yeux s'écarquillent. Elle plonge dans son sac et en ramène une trousse de maquillage avec la Tour Eiffel brodée en doré : "Je rêve d'aller à Paris. Et à Londres aussi. Ca a l'air si beau. Au fait, je suis désolée d'avoir été malade, tout à l'heure. J'espère que ça ne t'a pas dérangée ?" C'est donc comme ça, qu'on vomit, ici ? Un peu plus tôt, je l'avais vue prendre délicatement un sac en plastique pour se l'appliquer sur la bouche et le nez. Je croyais qu'elle faisait de l'hyperventilation ! Je repense à la dernière fois que j'ai été malade : à genoux par terre, la tête dans la lunette des WC à cracher mes tripes en hoquetant, les cheveux collés par la sueur... Je lui souris : "Non, ça ne m'a pas dérangée !"

 

Premières impressions de Siem Reap: pas glop ! Une rue fournaise large et poussiéreuse et comme à Phonm Penh, pas d'arbres, des immeubles de deux ou trois étages sans âme collés les uns aux autres, un air encombré de vapeurs de gazoil... A la gare routière, je me suis direct faite alpaguer par un rabatteur de tuk-tuk. Il m'emmène à La Noria, l'hôtel que Benoît m'a conseillé... avec raison. Un ravissement total, cet hôtel ! Entendons-nous, je n'ai aucun intéressement dans l'affaire, mais JE NE PEUX PAS ne pas faire de pub pour cet endroit ! Des plantes partour, des fleurs, des arbres, de la fraîcheur, un personnel adorable, des chambres décorées comme dans Marie-Claire Maisons !... Quelques minutes plus tard, clapotant dans la piscine, je me dis que ce paradis valait bien six heures de bus. Et puis soudain, je pense à mes minots, coincés dans leur boîte en tôle ondulée. Savent-ils que des endroits pareils existent ? J'espère que non.

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Commentaires
G
c'est marrant ça, tu ne m'avais pas fait part de ce petit épisode de toi la tête dans les WC ....
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